Km 4014 - Steamboat Springs, Colorado
Après ces bons moments de repos à Denver, nous reprenons la route pour Boulder, où nous sommes donc invités pour 2 nuits chez Jeffrey.
La matinée est magnifiquement ensoleillée et nous décidons de faire un petit détour par Golden, belle petite bourgade au pied des Rocheuses, connue entre autres pour sa brasserie Coors, la plus grande du Monde, qui produit plus de 2 milliards de litres de bière par an. C'est le guide du Routard qui nous a guidé ici, car la brasserie se visite, c'est gratuit et nous avons tout notre temps.
L'occasion pour nous de découvrir le processus de fabrication de la bière, avec une visite d'environ une heure vraiment très intéréssante, bien qu'en Anglais forcément, et puis une "dégustation" gratuite dont on ne s'est pas privés !!
Nous arrivons à Boulder en fin d'après-midi (je confirme que la bière ce n'est pas le top avant de prendre un vélo !), une ville où il fait bon vivre, au pied des Rocheuses, avec des vélos partout et une population très jeune (ici réside une grosse antenne de l'université du Colorado), un "Downtown" pour une fois très vivant avec des animations un peu partout... Nous nous arrêtons par hasard dans un des nombreux bike-shop de la ville, et comme par hasard tombons sur Jeffrey (qui est mécano vélo), qui en nous écoutant, a vite compris qu'on était Français et que nous étions ceux qu'il attendait pour ce soir.
Super sympa, il nous accueille chez lui et ses 2 colocataires, nous offre une chambre et de quoi nous doucher, avant d'aller prendre une bière dans le jardin et finir la soirée à parler de tout et de rien.
Nous passons 2 jours chez lui, et son accueil et sa sympathie resteront un très bon souvenir de ce voyage. Nous lui offrons une bouteille de vin Français et un breakfast avant de prendre la route pour Estes Park, l'entrée du parc national des Rocky Mountains. Les choses sérieuses commencent !
Le temps est superbe, et nous atteignons cette sympathique cité touristique à 2250 m d'altitude, après avoir grimpé toute la matinée au milieu de paysages de plus en plus montagnards.
Nous entrons dans le parc National (10 $ par vélo, salauds !!), et décidons de faire du camping sauvage bien que ce soit interdit. Après tout, tous les campings sont pleins (on est Vendredi soir), et puis ce n'est pas pour demain qu'on va payer pour dormir en pleine montagne ! Non mais...
Nous trouvons un coin idyllique pour nous poser, à l'abri des regards. Nous utilisons pour la première fois notre réchaud et au lit ! Le lendemain, lever à 5h car une grosse journée de montagne nous attend.
C'est donc à 6h15 que nous prenons la route, avec au programme environ 30 kms de montée pour atteindre le point haut de la traversée du parc national, à 3720 m d'altitude. Les paysages sont magnifiques, mais les derniers kms sont rudes, surtout avec ces remorques qui semblent peser toujours plus dans les côtes. Le vent souffle fort, mais nous arrivons là haut heureux d'avoir franchi le point haut du trip ! Je ne suis jamais monté aussi haut en vélo, et ça fait quand même quelques chose !!
La descente n'en est que plus belle, et nous nous offrons le luxe de doubler quelques voitures et camping-car. Pour une fois que nous allons plus vite qu'eux !! Les paysages sont splendides, nous passons la "Continental Divide", la ligne de partage des eaux des Etats-Unis. A présent, vers l'Ouest, toutes les rivières se jettent dans l'océan Pacifique et non plus dans l'Atlantique.
Le temps se gâte en début d'après-midi, mais nous sommes à peu près épargnés par la pluie. Nous descendons vers Grand Lake, où nous cherchons un coin pour dormir, fatigués par l'étape du jour. Nous faisons quelques campings tous aussi pourris les uns que les autres (et pas de douche, ça c'est le ponpon !!), mais vus les tarifs pratiqués et le remplissage des sites, on poursuit notre route. Avec l'expèrience, on devient exigeant. Finalement, ne trouvant rien de concluant, nous décidons d'aller frapper chez l'habitant pour demander un coin de pelouse pour planter la tente.
L'homme d'une quarantaine d'années paraît un peu réticent mais va tout de même demander à son père propriétaire des lieux si cela est possible. C'est bon, on peut s'installer ! L'homme en question est rapidement rassuré par notre comportement et devient rapidement très sympathique et accueillant : il nous offre la douche, se met aux petits soins pour nous, nous offre même une bouteille de vin Californien (pas mal du tout en passant !!) et nous assistons à une partie de pêche dans le Colorado qui coule tout proche (et qui n'est qu'une petite rivière à cet endroit). La pêche est fructueuse avec un bon gros poisson (dont je n'ai pas retenu le nom) rejeté à l'eau quelques secondes plus tard. La famille nous invite même à une "party" dans le village tout proche, mais nous refusons, nous devons vraiment dormir après une journée de 100 kms...
Le lendemain, dernière poignée de mains avec les propriétaires de notre petit emplacement, qui nous encouragent sincèrement et toujours aux petits soins pour nous. Merci à ces gens que nous ne connaissions pas la veille et qui se sont vraiment montrés très accueillants.
Il est temps pour nous de reprendre la route vers l'Ouest sous un temps bien maussade, évoluant au milieu de paysages typiques du Far-West, mais vers midi l'épaisse couche nuageuse de dissipe et laisse apparaître des couleurs magiques, spécialement au bord du lac où nous campons. Nous retrouvons l'ambiance de l'Ouest, le vrai, avec ses routes désertes ou presque, ses collines à perte de vue, magnifiques au coucher du soleil. Voilà qui incite aux rêveries avec un fond de "Rio Grande" d'Eddy Mitchell...!!